Antibiotiques

Administration et entreposage des antibiotiques

Entreposage
Sors de l'antibiordinaire en élevage laitier

Administration et entreposage des antibiotiques

Les modalités d’administration et d’entreposage sont tout aussi importantes à considérer afin d’éviter des échecs de traitement ou le développement de résistance aux antibiotiques.

Sites d’injections à privilégier

1. Cou : Autant que possible toujours utiliser cette région

Zone d'injection à privilégier : le cou

Délimiter la zone d’injection : a) ligament du cou; b) omoplate; c) colonne vertébrale

2. Région derrière la cuisse

Site d'injection : derrière la cuisse

3. Région de la croupe

Site d'injection : croupe

Voies d’administration possibles

Sous-cutanée (SC)

    • Voie d’administration à privilégier lorsque homologuée

Injection sous-cutanée : choisir la bonne aiguille et faire une bonne angulation de celle-ci lors de l’injection

Vache adulte Veau
Calibre de l’aiguille​ Variable selon produit​ Variable selon produit​
Longueur de l’aiguille​ ¾ à 1 pouce​ ¾ à 1 pouce​

 

Insertion de l'aiguille à 45 degrés.

Intramusculaire (IM)

Injection intramusculaire: choisir la bonne aiguille et faire une bonne angulation de celle-ci lors de l’injection

Vache adulte Veau
Calibre de l’aiguille​ Variable selon produit​ Variable selon produit​
Longueur de l’aiguille​ 1,5 pouce​ 1 pouce​

Insertion perpendiculaire pour une injection intramusculaire

 

Le volume d’antibiotique à injecter par site d’injection

Selon l’antibiotique utilisé, le volume maximal par site d’injection peut varier

  • Très important de le respecter pour maximiser l’efficacité du produit (meilleure absorption) et respecter le temps de retrait
  • Minimise les réactions locales aux sites d’injection
  • En général, 10-15 mL/site maximum
  • Des sites d’injection distincts sont séparés minimalement par 4 pouces de distance (une largeur de main)
    • Ré-anguler l’aiguille ne fait que créer un seul grand site d’injection

Attention : L’information n’est pas sur la boîte ou la bouteille, mais sur le dépliant papier

 

L’importance de la dose

Afin de maximiser le succès du traitement, il faut avant tout s’assurer de donner la dose appropriée selon le poids de l’animal. L’utilisation d’un ruban à mesurer le poids est indiquée.

Il est aussi important de respecter la période de temps entre chaque administration (ex : 1 fois ou 2 fois par jour).

Délai d’attente

Attention : certains facteurs peuvent modifier les délais d’attente de l’étiquette d’un antibiotique, comme :

  • Augmentation de la fréquence, de la dose et/ou de la durée du traitement par rapport à l’étiquette
  • Proportion élevée d’animaux sous traitement dans le troupeau
  • Changement de la voie d’administration
  • Catégorie de bovin différente
  • Répéter une dose d’un antibiotique longue action ou avant la fin de la période du retrait

Entreposage des antibiotiques

C’est un élément essentiel, souvent négligé comme l’Organisation mondiale de la Santé a démontré dans certains études récentes. Il faut respecter les indications de l’homologation et en tout temps :

  • Bureau/local propre, sec et à l’abri du gel avec réfrigérateur
    • Armoires ou compartiments fermés si dans la laiterie
  • Éviter les changements de température et l’exposition à la lumière
  • Vaches taries versus vaches en lactation
    • Armoires ou tablettes distinctes et identifiées
  • Ne jamais entreposer un flacon avec une aiguille dans le bouchon de caoutchouc

 

Les antibiotiques périmés

  • Ne soyez pas tenté d’utiliser un antibiotique expiré, même à une plus forte dose
  • Risqué et dangereux
    • Antibiotique moins efficace, car change de composition
      • Absence de réponse au traitement
  • Augmentation du risque d’antibiorésistance
  • Augmentation du risque de contamination de l’antibiotique par des bactéries
  • Toxicité potentielle

Disposition

  • Ne pas jeter à la poubelle, au lavabo ou dans le dalot
  • Collecte des pesticides et des médicaments pour bétail périmés (ex : agriRÉCUP)
  • Bureau vétérinaire
  • Pharmacies communautaires

Précautions avant d’injecter un antibiotique

  • Identifier l’animal sous traitement
    • Bracelets, peinture sur les pattes, le pis etc.
    • Inscription sur un tableau, sur la porte de la laiterie ou dans le salon de traite
    • Inscription dans le système informatique (robot, salon de traite)
  • Suivre les recommandations du médecin vétérinaire
  • Choisir la bonne voie d’administration (selon antibiotique)
    • On privilégie la voie sous-cutanée si homologuée
  • Choisir le calibre d’aiguille approprié (selon la viscosité du produit) et la longueur appropriée (selon la voie d’administration)
  • Utiliser une aiguille neuve pour chaque traitement (prévient la transmission de maladies)
  • Ne pas utiliser une aiguille pliée (risque de bris)
  • Vérifier qu’on traite le bon animal
  • Calculer le poids de l’animal et le volume d’antibiotique requis
  • Vérifier que c’est la bonne bouteille d’antibiotique et que le produit n’est pas périmé

 

Précautions durant l’injection

  • Sécurité pour l’animal et la personne qui fait l’injection : bonne méthode de contention de l’animal
  • Attention aux personnes allergiques (producteurs, employés)
  • Certains médicaments peuvent entraîner des conséquences graves si accidentellement injectées à un humain, comme par exemple le tilmicosin (Micotil)

Précautions après injection d’antibiotique

  • Noter dans le registre de traitements
    • Identification de l’animal
    • Date
    • Produit, dose, voie d’administration
    • Délais d’attente prescrits (lait, viande)
    • Date à partir de laquelle le lait et la viande peuvent être utilisés pour consommation humaine
  • Au besoin, remplir le registre des aiguilles brisées et non retirées (Identification de l’animal, endroit)
  • Disposer des aiguilles et seringues usagées dans un bac approprié pour déchets biomédicaux
  • Jeter le lait contenant des résidus d’antibiotiques : il ne devrait pas être offert aux veaux
    • Risque de transmission d’agents pathogènes
    • Contribue à l’antibiorésistance
  • Si l’évolution de l’animal est non satisfaisante, contacter votre médecin vétérinaire
    • Ne pas tenter un autre traitement sans l’avoir consulté ou sans protocole de traitement préalablement défini avec lui